Au 1er trimestre 2023, le taux moyen des crédits du secteur concurrentiel s’est établi à 2.84 %.
Il franchit la barre des 3% en mars et s’établit à 3.12 % en taux provisoire à mi-avril.
Depuis le début de l‘année, la hausse du taux moyen est rapide, de 23 points de base (pdb) par mois, avec dans son sillage les fortes revalorisations du taux d’usure et sa mensualisation à compter du 1er février.
La hausse concerne toute sles catégories d'emprunteurs, 3/4 de la production de crédits est octroyée avec un taux supérieur à 3%.
L’allongement de la durée des crédits marque maintenant le pas.
Cet allongement permettait d'amortir les chocs subis par le marché avec la hausse des prix et la hausse rapide des taux. Mais La durée n’est plus suffisante pour compenser les conséquences de la hausse des prix des logements, des taux d’intérêt ou du niveau d’apport personnel exigé sur les capacités d’emprunt des ménages.
Et depuis plus d’un an cela ne permet plus d’éviter un recul rapide de la production de crédit. La hausse des taux rend en outre de plus en plus délicat l’usage de l’allongement des durées pour contenir les taux d’effort des emprunteurs.
L’accès au marché devient de plus en plus difficile, aussi bien pour les emprunteurs modestes faiblement dotés en apport personnel, que pour les ménages plus aisés ne pouvant plus disposer d’un apport suffisant au regard des prix pratiqués dans nombre de grandes agglomérations.
Le revenu moyen des ménages qui accèdent au crédit augmente, ce qui souligne les difficultés pour les ménages modestes d'accéder au crédit, boqués par le niveau d'apport personnel à mobiliser. Pour ces emprunteurs, la hausse de l'apport exigé est de 45% depuis 2019, ce qui suppose un effort d'épargne supplémentaire impossible.
Le niveau d'apport personnel progresse encore mais beaucoup plus lentement qu'en 2022, atteignant des limites même pour les ménages aisés qui investissent plutôt dans les grandes agglomérations et qui sont confrontés à la résistance des prix sur des niveaux élevés.
La baisse n’épargne aucun des secteurs de l’immobilier résidentiel, l'ancien comme le neuf.
Compte tenu de la poursuite de la hausse du coût des ressources pour les établissements prêteurs (taux de refinancement de la BCE qui pourrait reprendre 25 pdb à mi-mai et taux de rémunération de l'épargne), les taux des crédits immobiliers vont continuer logiquement à grimper, de 180 pdb probables en 2023, pour se situer autour de 4% au 4ème trimestre 2023.
Les établissements prêteurs restent mobilisés pour accompagner les projets de leurs clients, néanmoins la conjoncture se dégrade et les acteurs n'ont pas visibilité suffisante sur les perspectives de sortie de cette situation pour établir de scénarii fermes. La production de crédit de devrait donc pas se redresser en 2023.
Pour en savoir plus, n'hésitez pas à télécharger les publications et les annexes de l'Observatoire Crédit Logement / CSA sur LOBSERVATOIRECREDITLOGEMENT.FR
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